Restrictions

L’hypersexualisation en milieu scolaire Nous avons assisté, durant l’été 2020 et l’épisode de canicule, à un mouvement devenu viral sur les réseaux sociaux et notamment sur TikTok. Des jeunes filles, lycéennes et collégiennes, ont filmé et posté la tenue qu’elles portaient en cours et qui ont causé leur renvoi chez elles. Sur ces vidéos, relayées avec le #BalanceTonBahut* ou encore #14septembre (en référence à la manifestation prévue ce jour), nous pouvons voir des hauts courts, près du corps (ou non), des jupes, des robes ou bien même des shorts, en bref des tenues adaptées à la saison. Et pourtant, pour les administrations scolaires, ces tenues sont « indécentes », « provocantes » et par-dessus tout elles risquent de « déconcentrer les garçons ». La vague d’indignation qui s’est soulevée sur les réseaux sociaux a valu une réaction du ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer qui a demandé aux élèves de s’habiller de « façon républicaine ». Nous pouvons donc en conclure qu’un crop-top et une jupe ne sont pas républicains aux yeux du ministre. Mais qu’est-ce qu’une tenue républicaine donc ? Les élèves n’auront pas de réponse précise à cette question.

 

De plus, il n’y a pas d’interdiction spécifique quant à des vêtements en particulier dans les règlements intérieurs des établissements publics. Tout le monde est donc soumis aux même règles, il semble invraisemblable qu’une partie des élèves soit soumise à un jugement totalement arbitraire de sa tenue et l’autre non. Le fait que les garçons ne soient pas inquiétés par cette politique vestimentaire démontre un problème d’hypersexualisation envers les jeunes filles et leur façon de s’habiller. Pour répondre à cette injustice, certains garçons ont pris l’initiative de se rendre en cours vêtus eux aussi d’une jupe et d’un crop-top, pour démontrer que le problème est bien l’hypersexualisation et non le vêtement. La ‘trêve hivernale’ que nous traversons ne fait que suspendre les tensions et nous ferons certainement face aux même débats lorsque les premiers rayons de soleil feront leur retour. *Ce hashtag dénonce aussi des agressions sexuelles subies au sein même des établissements scolaires, ce qui démontre qu’aucun lieu n’assure notre sécurité.